Aujourd’hui, il y a un an que je suis parti pour ce voyage. Un an que j’ai quitté mon appartement, distribué mes affaires, mes meubles et mes chemises. Un an que j’ai pris la direction du Caire pour rejoindre Hong Kong en passant par la route et la mer.
Je ne voulais pas abandonner avant le passage de la chaîne du Karakorum, je suis arrivé jusqu'à Bénarès par la route. J’ai fini mon voyage en arrivant à HongKong mais n’ai pas atteint le but qu’était d’y trouver un travail.
J’avais quatre étapes que je ne voulais pas manquer : arriver à Djibouti par le train le plus fou, traverser la mer rouge en boutre de Djibouti jusqu'à Moka, voir Ispahan, et traverser la Karakorum. Je les ai fais et j’en suis fier !
Je regrette de ne pas avoir gravi les Montagnes du Siemens en Ethiopie, de ne pas etre aller à Socotra, de ne pas avoir vu le Taj Mahal, d'avoir trop peu vu l’Inde, et de ne pas avoir fini mon voyage par la route. Je regrette de ne pas être resté plus longtemps dans les endroits uniques que le monde moderne ne transforme pas ou peu, chez les nomades du désert, dans les tribus de la vallée de l’Omo, chez les Kalaches ou encore dans quelques temples indiens.
On me demande souvent si ce voyage m’a changé. Je n’en sais rien. Je sais qu’il est difficile de le raconter.
8 mois sur les routes, avec des moyens de locomotion lents, le temps s’arrête et l’esprit se met à rêver, le changement prend son temps. L’éblouissement, la surprise, la lassitude, la curiosité, l’excitation, la peur, la tristesse, l’angoisse, la joie, la tendresse, la fatigue, la satisfaction, la solitude et l’ennui font partie d’un tel voyage. Les rencontres sont nombreuses, parfois très courtes parfois plus longues. La diversité des hommes, des cultures et des paysages est incroyable. On croise aussi la pauvreté, la misère et la richesse excessive. Alors de tout ça, on en est spectateur, on traverse le monde, on croit le toucher mais on l’effleure.
Alors qu’en reste t-il ? Change t-on ? Se connaît-on mieux ? Difficiles questions !
Lorsque je me souviens de mon départ, des images de ces pays, fruits de mon imagination et de mes lectures, ce projet me semblait un peu fou. Je n’étais pas bien sûr d’être à la hauteur. J’avais peur et j’étais existé.
Le départ est peu être le moment le plus fort. Je pense que c’est dans cet acte que réside le principal. Etre capable de tout laisser, de partir avec un sac à dos sur les routes du monde.
Une fois parti, on entre dans un autre univers, celui du voyageur, en particulier lorsque l’on va dans ces pays peu touristiques. La réalité est toute autre. La liberté est énorme mais de nouvelles contraintes paraissent, les angoisses ont d’autres sources, sans doute la solitude ou l’aspect schizophrénique du voyage perpétuel. L’esprit est tout entier ouvert à la diversité. On finit par ne plus comparer ce que l’on voit avec ses origines mais avec ce qui a précède. On s’imprègne de cette différence sans s’en rendre compte. Il faut faire un effort pour s’imaginer arrivant directement de Paris dans un de ces lieux pour en mesurer toute l’originalité.
Le temps aussi perd ses repères, il s’allonge, s’étire. On le sent passer, on le regarde même. L’espace se dilate, son propre monde s’agrandit.
Il faut revenir pour s’apercevoir que l’on a changé son regard sur son propre univers. Ce n’est pas un changement dans sa propre personnalité mais plutôt dans son référentiel esthétique, moral et culturel.
Je ne pense pas être plus libre qu’avant, mon amour pour ma famille et mes amitiés sont restés intacts, mon pays reste le sud.
Je ne sais pas plus qu’avant ce que je veux faire de la de ma vie qu’il me reste. Mais que veut dire "faire quelque chose de sa vie"? Je comprends seulement que le travail et sa position sociale ne sont que des assurances dans la vie mais ne sont pas des buts, je le savais avant de partir.
Je sais aussi que le voyage ne peut être une forme de vie, on n’y construit rien, mais par contre, son ivresse vous manque dès que la vie quotidienne reprend ses droits.
Apres un an sans adresse et sans contrainte, je me surprends à vouloir me poser, bâtir ou créer quelque chose. Mais quoi ? Malheureusement je n'ai pas la réponse!
Je sais par contre, que j’ai eu une chance inouïe de faire ce voyage, de rencontrer tous ces gens qui ont partagé un bout de mon chemin, m’ont aidé ou accueilli. Je suis riche de plein de souvenirs. Je me surprends souvent à rêver d’un lieu ou d’un visage aperçus sur ces routes lointaines, dans cette autre vie.
Ce voyage reste encré dans mon esprit, comme un rêve !
Je ne voulais pas abandonner avant le passage de la chaîne du Karakorum, je suis arrivé jusqu'à Bénarès par la route. J’ai fini mon voyage en arrivant à HongKong mais n’ai pas atteint le but qu’était d’y trouver un travail.
J’avais quatre étapes que je ne voulais pas manquer : arriver à Djibouti par le train le plus fou, traverser la mer rouge en boutre de Djibouti jusqu'à Moka, voir Ispahan, et traverser la Karakorum. Je les ai fais et j’en suis fier !
Je regrette de ne pas avoir gravi les Montagnes du Siemens en Ethiopie, de ne pas etre aller à Socotra, de ne pas avoir vu le Taj Mahal, d'avoir trop peu vu l’Inde, et de ne pas avoir fini mon voyage par la route. Je regrette de ne pas être resté plus longtemps dans les endroits uniques que le monde moderne ne transforme pas ou peu, chez les nomades du désert, dans les tribus de la vallée de l’Omo, chez les Kalaches ou encore dans quelques temples indiens.
On me demande souvent si ce voyage m’a changé. Je n’en sais rien. Je sais qu’il est difficile de le raconter.
8 mois sur les routes, avec des moyens de locomotion lents, le temps s’arrête et l’esprit se met à rêver, le changement prend son temps. L’éblouissement, la surprise, la lassitude, la curiosité, l’excitation, la peur, la tristesse, l’angoisse, la joie, la tendresse, la fatigue, la satisfaction, la solitude et l’ennui font partie d’un tel voyage. Les rencontres sont nombreuses, parfois très courtes parfois plus longues. La diversité des hommes, des cultures et des paysages est incroyable. On croise aussi la pauvreté, la misère et la richesse excessive. Alors de tout ça, on en est spectateur, on traverse le monde, on croit le toucher mais on l’effleure.
Alors qu’en reste t-il ? Change t-on ? Se connaît-on mieux ? Difficiles questions !
Lorsque je me souviens de mon départ, des images de ces pays, fruits de mon imagination et de mes lectures, ce projet me semblait un peu fou. Je n’étais pas bien sûr d’être à la hauteur. J’avais peur et j’étais existé.
Le départ est peu être le moment le plus fort. Je pense que c’est dans cet acte que réside le principal. Etre capable de tout laisser, de partir avec un sac à dos sur les routes du monde.
Une fois parti, on entre dans un autre univers, celui du voyageur, en particulier lorsque l’on va dans ces pays peu touristiques. La réalité est toute autre. La liberté est énorme mais de nouvelles contraintes paraissent, les angoisses ont d’autres sources, sans doute la solitude ou l’aspect schizophrénique du voyage perpétuel. L’esprit est tout entier ouvert à la diversité. On finit par ne plus comparer ce que l’on voit avec ses origines mais avec ce qui a précède. On s’imprègne de cette différence sans s’en rendre compte. Il faut faire un effort pour s’imaginer arrivant directement de Paris dans un de ces lieux pour en mesurer toute l’originalité.
Le temps aussi perd ses repères, il s’allonge, s’étire. On le sent passer, on le regarde même. L’espace se dilate, son propre monde s’agrandit.
Il faut revenir pour s’apercevoir que l’on a changé son regard sur son propre univers. Ce n’est pas un changement dans sa propre personnalité mais plutôt dans son référentiel esthétique, moral et culturel.
Je ne pense pas être plus libre qu’avant, mon amour pour ma famille et mes amitiés sont restés intacts, mon pays reste le sud.
Je ne sais pas plus qu’avant ce que je veux faire de la de ma vie qu’il me reste. Mais que veut dire "faire quelque chose de sa vie"? Je comprends seulement que le travail et sa position sociale ne sont que des assurances dans la vie mais ne sont pas des buts, je le savais avant de partir.
Je sais aussi que le voyage ne peut être une forme de vie, on n’y construit rien, mais par contre, son ivresse vous manque dès que la vie quotidienne reprend ses droits.
Apres un an sans adresse et sans contrainte, je me surprends à vouloir me poser, bâtir ou créer quelque chose. Mais quoi ? Malheureusement je n'ai pas la réponse!
Je sais par contre, que j’ai eu une chance inouïe de faire ce voyage, de rencontrer tous ces gens qui ont partagé un bout de mon chemin, m’ont aidé ou accueilli. Je suis riche de plein de souvenirs. Je me surprends souvent à rêver d’un lieu ou d’un visage aperçus sur ces routes lointaines, dans cette autre vie.
Ce voyage reste encré dans mon esprit, comme un rêve !