A mes très chers grand-parents, Georges et Christiane de Quillacq.
"N'ayez jamais peur de vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hazard, à la chance, à la destiné, partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres expériences, le reste vous sera donné de surcroît." Henri de Monfreid.

Le Voyage

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L'Itinéraire présumé. Tout peut changer

France - Egypte - Soudan - Ethiopie - Djibouti - Yemen - Oman - EAU - Iran - Turkménistan - Ouzbékistan - Kirghizstan - Chine (Turkestan Chinois) - Pakistan - Inde - Nepal - Bhoutan - Birmanie - Thailande - Cambodge - Laos - Vietnam - Hong-Kong

mercredi 15 août 2007

Pause !

Pour tous ceux qui se demandent si je n'ai pas fini deseche sur une plage ronge par les amibes, je vous donne quelques nouvelles de France !
Apres deux semaines de repos sur les plages de Thailande, profitant enfin de la mer qui m'avait tant manque, de la delicieuse cuisine Thai, des massages, de la plongee et de l'escalade sur les magnifiques roches surplombant la mer. Je me suis gueri assez vite mais je n'ai pas retrouve l'energie ni l'envie de repartir maintenant sur les routes du Cambodge et du Vietnam.

J'ai donc repris le chemin d'une vie normale. De retour en France pour quelques semaines j'ai la ferme intention de profiter de ma famille, de mes amis, de la mediterranee et de sa douceur de vivre avant de repartir pour Hong Kong.

Je finirai ce blog en arivant la bas, objectif de mon voyage.

vendredi 20 juillet 2007

Apercu d'Inde : du 10 au 22 juillet

La nuit est lourde et moite, mes yeux sont rivés sur le ventilateur accroché au plafond. Mon esprit se concentre sur les circonférences dessinées par les palmes en tentant en vain d'oublier les douleurs de mon ventre et surveillant les alertes pour la prochaine lâchée des eaux. Quand mon ventre me laisse enfin m'assoupir, les chiens errants se mettent à hurler à la mort. Mes nuits sont longues et étouffantes.
A force de transpirer mon corps dégage une odeur rance que les douches à répétition n'arrivent pas à effacer. Voila 7 jours de que je suis malade, plus de 7 kilos ont déjà disparu. Ma peau est devenue môle et flasque, je ressemble enfin à ces voyageurs sans répits sur les routes depuis des années au corps rachitique de vieillard.
Pourtant mon arrivée en Inde s'était bien passée, plein d'enthousiasme d'entrer dans une nouvelle contrée si différente des pays musulmans que j'avais traversés pendant des mois. J'ai eu la chance d'arriver par Ameritsar dont le temple d'or est un merveilleux endroit, vaste palais blanc entourant un immense bassin au milieu duquel trône un harmonieux temple couvert d'or. Le lieu est sublime et calme, les chants des religieux doux ajoutent à sa sérénité. Les femmes sont habillées de saris de toutes les couleurs, les hommes, la plus part sikhs portent des turbans colorés. Certains se baignent dans le vaste bassin. On y est loge et nourri gratuitement.

Quelques jours avant de quitter le Pakistan, je me suis aperçu que mon visa Indien expirait le 22 juillet. J'avais donc prévu de faire 12 jours de visite rapide et d'aller à Katmandou refaire éventuellement mon visa ou prendre la direction d'un autre pays.

J'ai quitté Ameritsar pour rejoindre Delhi où j'ai retrouvé Robert, le marchand de tapis croate et son neveu Jan. Nous nous sommes retrouvés le surlendemain à Jaipur. Mes intestins m'avaient déjà abandonné après 5 longs mois de fidèles services.
Jaipur est une très belle ville, les bâtiments de la vielle ville sont ocres rouge, la lumiere en fin de journee devient entierement rose. L'architecture est recherchée avec des chapiteaux sous les toits, des terrasses et des motifs indiens. Malgré ma fatigue, nous sommes partis avec Jan visiter palais et temples dont le temple des singes à l'extérieur de la ville reste l'endroit le plus magique. Le temple grimpe en terrasse sur le flanc d'une colline, les bassins d'une eau vert sombre, dégoulinent les uns dans les autres et servent de piscines aux jeunes, femmes et singes. Les élèves moines sont drapés de jaune et ont le front peint avec des poudre colorées jaunes, oranges et blanches. Ils vous invitent à rester quelques jours dans cet endroit calme et serein. C'était tentant mais mes intestins et mon visa s'y refusèrent.



Je suis retourne à Dehli pour y récupérer mon appareil photo en panne depuis Peshawar, laissant Robert et Jan aller directement à Agra voir le Taj Mahal. Robert pour sa part a attrapé une sorte de pneumonie et ne tardera pas à rentrer en Croatie.

Je suis arrivé au milieu de la nuit à la gare de Delhi, en rickshow j'ai traversé la veille ville. Des hommes de tout âge, des enfants aussi, dorment à même le sol. Les rues sont jonchées de ces dormeurs cherchant à récupérer quelques forces pour s'atteler le lendemain à trouver la nourriture de ce nouveau jour. La classe moyenne se développe et bénéficie des fruits de la croissance indienne mais les pauvres restent semble t-il désespérément miséreux. Arrivé à l'hôtel, j'ai retrouvé mon ventilateur et mes diarrhées, j'ai néanmoins reussi à m'extirper de mon lit pour retrouver Anouk, une des suisses du Kirghiztan, j'ai été content de la revoir et d'entendre son récit sur le fascinant tournoi de polo au Pakistan avec ses cavaliers fiers et rudes, seul tournoi où aucune règle ne vient freiner la violence du jeu.
La nuit fut terrible et je n'ai eu le courage d'aller voir le Taj Mahal. Ce sera une raison de plus de retourner en Inde. J'ai finalement réussi à rejoindre Benares le lendemain, je n'aurai pas voulu quitter l'Inde sans voir ce lieu religieux unique.

La mousson était là avec ses pluies et ses nuages, mais le charme du lieu est manifeste même si la lumière doit être plus belle à une autre saison. Les temples et les palais s'accumulent le long des quais appelés "gaths" avec une multitude de couleurs et aux architectures variées. Les pèlerins se baignent pour se purifier dans les eaux sacrées du Ganges au milieu des vaches et à quelques mètres de là où sont noyés les corps purs des femmes enceintes ou des enfants en bas âge mort. Les feux brûlent où longueur de journée les corps des morts "impurs" venus ici se fait immolées. Les enfants plongent dans cette eau dont une seule gorgée nous enverrait directement à l'hôpital.
Les pèlerins sont moins nombreux qu'en hiver mais le spectacle déjà époustouflant, il y a les sadhus, vêtus de pagnes oranges maigres aux cheveux longs, le front souvent orné de cercles concentriques de couleurs, il y a ces femmes chauves aux nombreux percing, il y en a d'autres vêtus de blancs et puis tant d'autres... C'est captivant.
Les rues de Benares sont étroites, seule une vache peut y passer à la fois, les bouses jonchent le sol, des chiens galeux au pelage clairsemé se meurent dans les coins, les odeurs sont violentes, puis il y a aussi les miséreux et les handicapes qui mendient le long des temples et les enfants qui cherchent à vendre cartes postales ou des poudres de couleur sans grand succès. Cette misère dans cette crasse laisse un goût amère au spectacle, mon état de santé a sans doute joué sur ces impressions.
J'ai fini par changer de route et de prendre un vol pour la Thailande direction la plage pour reprendre des forces et des kilos.

Tout mon voyage m'avait préparee au choc indien. Mais après avoir vu tellement de pays et rien réellement assimilé je pense ne plus avoir assez d'espace libre dans mon esprit pour tenter de comprendre la complexité indienne. Le climat lourd et extrêmement chaud et ma santé défaillante ne m'ont non plus donne l'envie de revenir tout de suite. Je garde cet immense pays pour un autre voyage qui lui sera dédie si l'envie m'en prend.

L'Inde me laisse des images parmi les belles et les plus dures à l'instar de l'Ethiopie.

lundi 16 juillet 2007

Pakistan : de Peshawar a Lahore du 4 au 10 juillet

Peshawar et Lahore ont pour points communs être des villes frontalières, bruyantes et surpeuplées, et avoir un été terriblement chaud et humide. Mais au delà de ces ressemblances tout les sépare, la population, l'architecture et le mode de vie.


Peshawar est plus afghane que Pakistanaise. La population parle pachtoun, beaucoup de réfugiés afghans y ont trouvé refuge depuis 30 ans. C'est la ville de tous les trafics. Les marchés sont les plus incroyables, on y trouve tout, des ordinateurs et téléphones volés, des Kalachnikofs à profusion mais aussi de l'opium et de l'héroïne. Tous ces endroits font parti des visites touristiques de la ville mais depuis le début es évènements de la mosquée rouge, l'armée interdit les visites. La tension à Peshawar est perceptible, les pakistanais conseillent d'éviter les hommes aux turbans verts, les policiers ont envahi les rues et surveille les touristes. A Peshawar, l'islam y est beaucoup plus rigide que dans le nord du pays, il n'y a quasiment pas de femme dans les rues. Les touristes se couvrent de la tête au pied pour éviter de faire l'objet de tous les regards.
Les discutions avec les pakistanais peuvent rapidement dévier sur la religion. Leur foie est simple et profonde. Ici, il y a peu de place à l'échange sur ce sujet comme sur celui des femmes.
Les rues et les bazars de Peshawar sont extrêmement vivants et colorés, l'accueil y est toujours aussi sympathique.

Il faisait plus de 40 degrés malgré la nuit. Nous étions assis au milieu d'une multitude d'hommes aux turbans colorés, la fumée de hashish envahissait l'air. Les joins circulaient de personne en personne. Des hommes nous servaient du riz et des mangues fraîches, d'autres aspergeaient l'air d'eau de rose. Deux musiciens tapaient sur leur tambour avec des rythmes de plus en plus rapides, d'autres hommes tournaient sur eux mêmes aux rythmes de la musique, les yeux révulsés, en pleine transe. La nuit des soufis de Lahore !

Lahore, c'est déjà l'Inde, les habitants sont punjabis, la peau foncée et les cheveux très noirs, à l'image des indiens. Les femmes sont vêtues de saris colorés. Il n'y règne pas du tout la même atmosphère qu'à Pashawar malgré la présence de nombreux policiers. Encore plus embouteillée et polluée que Peshawar, encore plus peuplée, la vielle ville regorge la nuit de sans abris dormant à même le sol. Mais Lahore recèle quelques merveilles architecturales comme sa grande mosquée Badshahi Masjid, chef d'oeuvre d'élégance. La ville colonniale disparait sous la surpopulation et les jardins ont perdu de leur splendeur mais elle garde un charme certain. La ville moderne se developpe à l'image des villes modermes occidentales sans charme avec ses boutiques internationales et sa population occidentalisée.







C'est dans ces deux villes que j'ai rencontré les voyageurs les plus intéressants ou insolites, comme les journalistes ou les volontaires revenant d'Afganistan racontant leurs aventures ou encore ce belge d'une trentaine d'année. Il se trouvait dans le vol de Katmandou à Delhi qui a été détourné pendant près de 10 jours en 99, et tous les jours un des pirates pointait sur son front son pistolet en lui disant "tu seras le premier". Depuis, il voyage en vélo sans jamais s'arrêter, attrape toutes les maladies de la terre, étrange vie...

Je garde un souvenir ému de ce pays magnifique avec ses extraordinaires montagnes et de l'accueil étonnant des pakistanais loin des clichés transmis par nos téléviseurs.
Je quitte le Pakistan en pleine crise politique avec une profonde inquiétude pour l'avenir de ce pays. Comme dans tous les pays ou règne une forte corruption accompagnée d'inégalités sociales et d'un régime quasi totalitaire, l'islam devient le refuge de la contestation populaire.

lundi 2 juillet 2007

Pakistan : de Gilgit aux Vallees Kalash du 22 au 29 juin

"Ils buvaient du vin, leurs danses cultuelles avaient des allures bachiques, leur pays ressemblait à la Grece, ces vallées d'eau et de champs cernes par un écran de montagnes : réconfortant Hindu Kush après les déserts. Et ces visages si familiers..." racontent les chroniqueurs des conquêtes d'Alexandre.
En effet, au fin fond de ces montagnes de l'Hindu Kush les forets sont de chênes verts, le ciel et la lumière rappellent ceux de la méditerranée, le raisin pousse, le vin ressemble à la grappa et les cigales chantent... Les habitants ont la peau clair et les yeux verts, j'ai partagé la surprise de ces hommes.
Mais ce n'est pas dans la couleur de leur peau que reside le plus étonnant mais bien dans les traditions du peuple Kalash. Tout le nord du Pakistan, une partie du Turkestan chinois et l'Iran mais aussi le nord de l'Inde sont habités par ces peuples à la peu clair. Ils sont sans doute arrivés avec les invasions Indo Européennes venues des plaines de l'Europe septentrionale à partir du 3eme millénaire avant JC. Ils ont envahi les plateaux d'Iran, traverse l'Indu Kush puis atteint le Penjab et les premières plaines du Turkestan chinois.
Au regard de leur langues et malgré la légende persistante, ils ne seraient pas les descendants des soldats d'Alexandre mais peut être de ceux de Dyonisos ! L'empire Kushan issu de ces peuples montre neanmoins de nombreuses influences grecques...

Après trois jours de routes au départ de Gilgit dans de belles vallées verdoyantes peuplées d'Ismaliens toujours aussi accueillants et tolérants, après avoir traversé le col du Shandur ou se déroule le plus prestigieux tournois de polo du Pakistan entre les meilleures équipes de Gilgit et Chitral, je suis parvenu à Chitral, capitale de la région du même nom.

C'est dans cette région, à seulement trois heures de Jeep de Chitral sur des routes escarpées, à seulement 6 heures de marche de l'Afghanistan, que le dernier peuple "infidele" tente de sauver son étonnante identité face à ses voisins musulmans. A la fin du 19eme siècle, le sultan de Kabul a lancé contre le Kafiristan, "pays des infidèles", la plus grande offensive mettant un terme à ces croyances sur la face afghane de l'Hindu Kush.

Il ne reste aujourd'hui que trois vallées d'environ 30 km chacune ou vivent les 4000 derniers Kalash.

En entrant dans ces vallées, on découvre un monde fantastique, où les fées d'une extrême beauté, maîtresses des eaux et des lacs remplis d'or, s'éprennent de bergers dans des amours impossibles, oùles mauvais esprits hantent les forets, où les dieux communiquent au travers de chamanes, punissent les fautes par des maledictions et protègent les Kalashs.
Il règne dans ces trois vallées une réelle harmonie. Les maisons sont ouvertes aux voisins, les hommes et les femmes se mélangent et partagent leur quotidien. Ces dernières sont vêtues de robes noires brodées de jaunes et d'orange, elles portent de nombreux colliers de perles de verre jaunes et orange, et de longues coiffes faites de coquillages. Leur regard est vert profond, leur nez est long et les pommettes saillantes, elles sont parfois très belles.

Les enfants jouent au cricket avec des bouts de bois, se baignent dans des bassins ou sautent de toit en toit. Ils mangent des abricots et des mures en grimpant dans les arbres et surtout ils rient autant que leurs parents. Les femmes encore, sont souriantes, n'hésitent pas à s'approcher et à tenter de discuter avec des regards troublants.
La nature est généreuse, les arbres sont immenses et pleins de fruits, les champs verts et l'eau abondante et pure. Ils ne semblent pas s'acharner au travail, le travail dans leur religion est le résultat des punitions de dieu, donc une corvée. La faute d'Adam et Awa, ou celle d'une autre femme qui au temps ou la neige était du fromage et où il suffisait de se baisser pour se nourrir, lava son fils avec ce don des dieux, mécontents ils transformèrent ce formage en neige, et l'homme connu le travail...
Ils n'ont pas de texte, leur religion est orale et faite d'histoires et de légendes que les behars, sorte de chamanes, ou les anciens racontent pendant les fêtes religieuses, les sacrifices ou les soirées d'hiver. Leur mémoire est inépuisable. S'ils ont un dieu, Khodia, plus grand que les autres, créateur de l'univers et d'Adam puis d'Awa avec la propre cote d'Adam, ils ont aussi une multitude de dieux qui intercèdent pour eux auprès de Khodia. Dans chaque vallée, il existe des dieux particuliers parfois ramenés d'Afghanistan après le massacres et la conversion des Kafirs. Dans leur mythologie, à l'instar des juifs, ils ont migré 500 ans avant de trouver le Tsyam dont ils furent ensuite chassés. Ils se disent descendant d'un des 7 fils d'Adam et Awa, celui qui assassinat son frère pour lui prendre sa femme est le père des musulmans.
Les hommes et femmes boivent du vin Kalash, sorte de grappa, fument parfois du hashich qui pousse comme de la mauvaise herbe. Ils boivent principalement lors des cérémonies qui sont extrêmement festives et permettent parfois de jeter toutes les rancunes.
Ce monde insolite, qui éveille la curiosité et l'imagination et rappelle nos contes d'enfants, résistera t il au prosélytisme musulman et au matérialisme occidental amené par les touristes et les commerçants ?

Pendant ces quelques jours, je me suis permis de rever...


Pakistan : Gilgit, Nanga Parbat du 18 au 25 juin

Il était 2 heures du matin quand Chee Keong, Jean-Philippe, le chauffeur de la jeep et moi avons été réveillés par des hommes tombourinant à la porte. La porte s'ouvre sur deux hommes mitraillette à la main, longue barbe et écharpe palestinienne. La fatigue de trois jours de marche intense sous un soleil de plomb ne nous a pas laisse le temps de nous inquiéter, les deux personnages se sont installés pour dormir dans cette grande pièce ou nous avions été reçus par le chef d'un village où aucun touriste ne s'arrête.
Nous étions au pied du Nanga Parbat a quelques kilomètres de Gilgit, ville aux croisements des grandes vallées du nord, le centre commercial de la KKH, toutes les marchandises y convergent, des tapis d'Iran ou du Turmenistan, les pierres précieuses d'Afghanistan, les statuettes bouddhistes du Nepal ou la camelote chinoise.
Les femmes ont disparu des rues, les quelques unes qui s'y aventurent sont complètement voilées. On est loin de l'Islam modéré des Ismaeliens.


C'est à quelques kilomètres au sud de Gilgit, su la route du Nanga Parbat, il existe un point d'où l'on peut observer les trois plus hautes chaînes de montagnes du monde, l'Himalaya, le Karakoram et l'Hindu-Kush. Le mont Nanga Parbat, seul sommet au delà de 8000m qui surplombe la KKH est le dernier sommet de l'Himalaya. C'est un véritable mur de glace qui émerge verticalement à plus de 4000m au dessus du camp de base, il s'enflamme au coucher du soleil et éclaire la nuit.
L'Hindu Kush fait la frontière avec l'Afghanistan et la Karakoram avec la chine, un plus haut les montagnes du Pamir se jettent aussi. On ne peut rêver de plus mythiques et grandes montagnes...
Je crois que je vais laisser les montagnes du Nepal déjà sous la mousson pour un autre voyage...

dimanche 24 juin 2007

KKH : de la frontiere pakistanaise, Passu, puis Karimabad : du 10 au 17 juin

KhalidJam soutenu par sa pelle, à l'ombre d'un mûrier gorgé de mures noires admire l'immense vallée verte de l'Hunza. Il semble ne pas se lasser de cette vue à 2000m au dessus de la rivière. Comme tous les soirs depuis de début du printemps, à l'aide de sa pelle, il détourne l'eau des canaux pour irriguer ses champs, puis le travail accompli et à l'instar de nombreux habitants de Karimabad et de Alti, il s'assoit pour regarder cet extraordinaire paysage fait de montagnes gigantesques dont les trois sommets de glace à plus 7500m s'enflamment au coucher du soleil, puis de montagnes de sable et de rochers et enfin , de champs verts et de vergers en restanque irrgués par une multitude de canaux qui détournent l'eau des glaciers qui surplombent la rivière Hunza.

Le spectacle pour le voyageur arrivant de la chine est encore plus magique ! Après avoir quitté le lac karakul, la KKH longe le Musztagh Ata puis traverse un grand plateau avant de remonter à nouveau vers le col du Khunjerab à plus de 4700 m d'altitude que Alexandre avait emprunté, puis les caravanes commerçant avec l'Asie centrale et le sud de l'Asie. C'est du coté pakistannais que provient la légende de la Karakorum Highway.


Après la frontière chinoise, la route redescend et emprunte des gorges profondes pour traverser la chaîne Karakorum. Elle est impressionnante, les falaises sont gigantesques (malheureusement les photos ne donnent rien), les montagnes derrière ces falaises sont colossales, recouvertes de glaciers énormes. Tout est démesuré. Les éboulis de terrains et de rochers endommage la route et les bus tentent à faible allure de poursuivre leur route. Nous n'avons pas pu atteindre Sost par le même bus, la route étant coupée par un éboulement de terrain ayant crée un lac infranchissable. C'est à pied en compagnie d'une japonnais, d'un japonnais de 70 ans et deux de pakistanais très sympatiques que nous avons poursuivi notre chemin et avons récupéré un autre bus quelques kilomètres en dessous. Les commerçants chinois chargés d'énormes sacs, on eut recourt aux porteurs pakistanais venus gagner quelques roupies. Il a fallu attendre près de trois heures pour repartir, et une heure de plus pour récupérer nos deux amis pakistanais qui s'étaient laissés entourés par les eaux en admirant les tracteurs déblayant la route. Arrivés a Sost, Ils nous ont invités à déjeuner, la cuisine pakistanaise est délicieuse !

Après cette incroyable décor, les montagnes s'écartent et apparaît la vallée de l'Hunza avec ses villages de pierre et ses collines vertes.
Le premier village est Passu, véritable havre de paix au bord de la rivière surplombé par de magnifiques montagnes ocres et marrons qui s'élèvent à la verticale au dessus de l'eau.
Les habitants de Passu sont ismaéliens, leurs moeurs sont moins rigides, les femmes sont souriantes, leur voile leur sert plus de châle que de couvre-chef. Elles sont gracieuses. Comme à Karimabad, il y règne une sorte de douceur de vivre, ces habitants sont courtois et policés. Le village est rempli de mûriers et de cerisiers, les enfants y offrent des fruits gorgés de sucre.
Ces hommes et ces femmes à la peau clair, parfois aux yeux bleus et aux cheveux blonds sont tadjiques et parlent un dialecte proche du farsi.

Les treks de Passu nous emmènent vers des ponts suspendus au milieu des villages et des champs ou vers le plus grand glacier du monde après les pôles, le glacier de Batura long de de 60km.
Le trek de Karimabad nous font gravir près de 1800m de dénivelé pour arriver au pied du mont Ultar, et entouré de trois autres sommets à plus de 7500m.

Le dernier treck se fera de Minapin dernier village de la vallée de Hunza, déjà les moeurs se durcissent et les femmes semblent disparaître. Le trek nous emmène au pied du Rakaposhi, montagne de neige et de glace, sans doute une des plus belles montagnes de la Karakorum.

Je pars pour Gilgit, dernière étape de la KKH et point de départ pour le camp de base du mont Nanga Parba, 8125m puis pour Chitral et la vallée Kalash.

Cette route restera parmi les paysages les plus impressionnants de mon voyage et cette vallée de l'Hunza comme une des régions les plus douces.

samedi 16 juin 2007

Chine : KKH : Lac Kara Kul, Tashkurgan : du 8 au 10 juin

L'Asie centrale est une région surprenante par la diversité de ses populations à la fois métissées et très différentes les unes des autres. Après Kashgar, ses Ouïgours et ses chinois, le lac Kara Kul est peuplé de kirghizes reconnaissables à leurs traits mongoles et leur tenue vestimentaire. Les femmes sont habillées de robes colorées brodées de fils argentes, elles portent ici de très longues tresses jusqu'aux reins et des colliers de pièces d'argent descendant le long de leur dos. Les hommes quant à eux portent des pulls brodes d'argent au niveau de l'encolure sous une veste, la casquette a remplacé chez les jeunes le chapeau haut noir et blanc. Tout comme au Kirghizstan, ce sont des cavaliers et des éleveurs, en plus des chevaux, vaches, chèvres et yacks, ils élèvent ici des chameaux résistant au froid et au désert.


Ces Kirghizes sont apatrides, ils n'ont pas de papier chinois ni kirghize, ne peuvent circuler que dans la région du Xin Jiang et ne peuvent donc quitter le territoire chinois, pour cause de ne pouvoir y rentrer à nouveau.

C'est ma première étape sur la fameuse Karakoram Highway, incroyable route qui traverse la chaîne de montagnes du même nom et dont le plus haut sommet est le K2 (8611m), deuxième plus haut sommet après l'Evrest.
Il nous a fallu pas loin de 4 heures pour rejoindre ce magnifique lieu entouré de pâturages puis de hautes collines arides, marons et ocres et finalement de montagnes gigantesques dont le Muztagh Ata atteint les 7543 m de haut.

Au coucher du soleil, sur le bord du lac et devant une jolie yourte, soudain, une caravane de chameaux passe le spectacle est alors vraiment magnifique et inoubliable.

Le lendemain matin, nous sommes partis pour le glacier au pied du mont Muztagh Ata, à près de 4500m d'altitude, impressionnante masse de pierre et de glace, les paysages sont immenses et nous sommes seuls dans cette immensité à l'exception de quelques marmottes et bouquetins.


Nous reprenons la route le lendemain pour Tashkurgan, dernière ville avant la frontière, peuplée de tadjiques, aux traits européens, à la peau clair, aux yeux clairs parfois très bleu parlant une langue proche du farsi. Certains disent qu'ils sont descendants des peuples indo-européens qui ont envahis l'Europe, d'autres qu'ils sont les descendants des soldats d'Alexandre, d'autres encore disent qu'ils sont simplement perses... Le lendemain, mes deux compagnons coréen et americain, feront le chemin inverse pour partir pour Pékin, je repars seul sur cette incroyable route vers le Pakistan, de nouveau vers la rive sud de l'Asie et plus proche de mon but.

vendredi 15 juin 2007

De la frontiere kirghize a Kashgar (Chine) : du 4 au 8 juin

Les deux heures de retard a la gare routière de Osh avaient permis aux commerçants chinois du bus de s'avaler plusieurs bouteilles de vodka. Nous avons pris place dans les couchettes du bus, une trentaines au total toutes les unes a cote des autres. Un des voyageurs chinois derrière moi s'est rapidement mis a ronfler et a me souffler ses vapeurs de vodka.
Le bus s'est élancé dans les montagnes sous la lune presque pleine. C'est vers 5h du matin sous un grand soleil que nous avons atteint les hauts plateaux du Pamir. Les passages de frontière ont pris un temps fou en raison des nombreux bagages et des heures de déjeuner des chinois. Nous avons fini par arriver dans le Xim Jiamg province la plus occidentale de la Chine, les paysages montagneux et desertiques et contrastent avec les montagnes verdoyantes du Kirghizstan.
Les deux chauffeurs m'ont invite a déjeuner, des pâtes délicieuses aux poivrons et aux épices, un bonheur après la cuisine peu apetissante de la plus part des restaurants Kirghizes.

Nous avons finalement atteint Kashgar 20 heures après notre départ.

Les habitants de Kashgar sont principalement des ouïgours et des chinois. Ces derniers envahissent la ville et construisent des quartiers modernes sans intérêt. Mao trône au milieu de la place du peuple. Mais Kashgar reste une ville extrêmement vivante, les ruelles animées du vieux quartiers ouïgour et les nombreux marchés sont un réel plaisir après les villes mornes du Kirghizstan. Les échoppes envahissent les rues animées, on peut y manger, prendre des glaces, faites a partir de blocs de glaces énormes, de crème et de citron. Les fruits sont délicieux, la cuisine ouïgour ressemble a la cuisine Kirghize en bien meilleure et plus diverse, on trouve aussi la cuisine chinoise pas mauvaise non plus.
Les hommes ouïgours portent vestes et casquettes a la manière des années quarante, d'autres plus traditionels portent le bonnet blanc des mulsulmans, d'autres des turbans. Ils ressemblent davantage aux ouzbek, les yeux moins brides et parfois clairs. Les femmes sont habillees de longues robes colorees et sont très jolies. Les habitants de Kashgar sont chaleureux, aiment jouer aux cartes, au billard ou aux dames et vous invitent rapidement a partager leur table.

Avec un américain, Nathan et une petite famille suisse, je suis parti 2 jours dans le désert du Takla Makan ("d'où on ne revient pas"), magnifiques dunes de sable gris, feu et nuit étoilée dans ce désert d'asie, une pensée pour mes étapes égyptiennes et soudanaises déjà bien loin.
C'est avec Nathan et un coréen que nous sommes partis le jour suivant pour faire les premiers kilomètres sur la KKH en direction du Lac Kara Kul.

Kashgar fut mon premier contact avec la Chine, bien éloignée de Hong Kong mais dans le même pays.