A mes très chers grand-parents, Georges et Christiane de Quillacq.
"N'ayez jamais peur de vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hazard, à la chance, à la destiné, partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres expériences, le reste vous sera donné de surcroît." Henri de Monfreid.

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samedi 31 mars 2007

Ethiopie : Gonder, Gorgora, Baha Dar du 12 au 16 mars

De Ethiopie : Go...

Gonder est la ville symbôle de la puissance des empereurs Fasiladas, époque ou Louis XIV et le Pape ont tenté de convertir le pays au catholicisme sans succès. Les châteaux construits à Gonder sur la même colline sont uniques en Afrique sub-saharienne, sorte de châteaux forts ou palais classiques. Les églises y sont très belles et les bains utilisés pour reproduire le baptême dans le Jourdain sont eux aussi très intéressants. Cette petite ville est une des fiertés des éthiopiens qui se considèrent bien différents des autres pays d’Afrique noire.
Les éthiopiens du Nord parlent l’Amharic (langue officielle du pays), langue d’origine sémite, les empereurs éthiopiens se disaient descendant de Salomon. L’alphabet est lui aussi propre au pays.



Les éthiopiens du nord ne ressemblent pas aux soudanais ni au noirs africains, ils ont des visages fins et la couleur de leur peau est presque rouge, le corps longilignes et les attaches très fines. Ils ne sont pas grands mais leur port droit et leur finesse donnent l’impression qu’ils le sont beaucoup plus. Ils ont une grâce dans leur démarche et leur attitude qui les élooignent bien des arabes un peu trop gras et à la démarche lourde que l'on voit en Egypte.



Gonder à l’exception des vestiges des empereurs tient son architecture des italiens, ont retrouve l’architecture européennes des années 40, en près de 5 ans ils ont construits ce qui est encore l’ensemble des bâtiments administratifs et des maisons du centre.
Comme toutes les villes touristiques de l'Éthiopie, j'aurai le droit au "tourist guest" dont le rôle est de faciliter le séjour et d’en profiter pour de tenter d'obtenir pourboires et commissions. J’y ai rencontré Alexandra historienne spécialisée dans l’histoire des juifs au moyen age.

Comme dans tout le pays la misère y est flagrante et dure, la mendicité est une source courante de revenu, les enfants y tiennent un part importante dans ce rôle, les autres sont les malheureux victimes des horreurs des maladies qui n’existe plus chez nous, poliomyélites, éléphantiasie ou encore les maladies qui rendent aveugle. Le nombre d’enfants vêtus de misérables vêtements, sans chaussure, effectuant tous les travaux possibles, porteurs, laveurs, cireurs… est impressionnant, plus d’un enfant sur deux demandent de l’argent quand on croise leur chemin, sur les routes ils tentent de danser ou de faire des acrobaties pour obtenir des bouteilles de plastique vides qu’ils revendent 1 Birr. On se demande s’ils sont nourris à leur faim, la taille des enfants est vraiment plus petite que dans nos pays, on leur donne souvent 2 ans de moins.
La misère est une chose vraiment insupportable, et incompréhensible dans ce pays aux allures de Suisse avec ses montagnes vertes et ses multiples lacs. Est-ce les guerres successives, la trop courte durée du colonialisme italien qui n’a pas permis le développement des infrastructure et d’une administration moderne en opposition à d’autre pays d’Afrique, la feneantisme des hommes de ce pays plus occupés à mâcher leur chat ou cat (herbes aux effets narcotiques qui leur permet sans doute de supporter les travaux difficiles et la dureté de la vie) et à être des hommes (réflexion des femmes étrangères vivant ici), à cette religion ancestrale qui les obligent au jeun 200 jours par an et rythme leur semaine, à l’enclavement ce pays qui en fait un pays unique… Tout le monde ici se pose ces questions, jeunes étudiants, étrangers,… J’ai passé des voyages à parler avec de jeunes éthiopiens de ce sujet. Ils sont aussi très concernes par la conditions des femmes de ce pays, qui font réellement tout à l’exception de la culture des champs. On les voit partout porter des litres d’eau sur leur dos, des sacs entiers de chat ou d’autres produits, leur tête disparaît parfois sous les monticules de pailles…

On échappe à cette réalité quand on arrive dans les hôtels ou tout est fait pour nous faire oublié la pauvreté de la rue. On s’y sent rapidement comme dans un bocal, on y étouffe, et j’avais vraiment besoin de repartir dans la rue, acheter des babioles, me faire cirer mes chaussures et parler et rire avec eux, car malgré leur misère ils gardent espoir et humour.

Les ONG sont le rêve des étudiants éthiopiens, un chauffeur d’une famille d’expatriés d’une ONG gagne mieux sa vie qu’un médecin. On voit partout des projets lancés par ces organisations, on voit partout ces gros 4*4 dans lesquels ils roulent. Je garde un sentiment désagréable de ces employés étrangers des ONG, leur air souvent suffisant vis-à-vis des simples touristes, leur convictions de tout savoir et ce qu’il faut faire pour ce pays. Par contre ce n’est pas le cas des volontaires qui ont l’énergie de la jeunesse et se battent tous les jours pour aider ce pays.
Les ONG sont devenues semble t il indispensables au pays, un grand nombre de personnes vivent de ces salaires et les projets lances sont sans doute très important, mais elles créent aussi des dysfonctionnements dans l’organisation du pays, l’aide créait des dépendances et des façon de fonctionnait qui ne sont pas naturelle. L’aide pour un éthiopien est maintenant normale, aide pour simplement manger, aide pour faire ses études… Depuis que l’aide alimentaire s’est arrêtée la production agricole a retrouvé un niveau plus satisfaisant. C’est un sujet compliqué mais il faut souhaiter à l’Éthiopie de retrouver une paix durable avec ses voisins, ouvrir son économie, de poursuivre les efforts éducatifs importants des dernières années, d’alléger sa bureaucratie, stopper la corruption et laisser alors l’investissement privé étranger arriver. Le cercle sera sûrement plus vertueux, cela n’est que mon avis.

J’ai poursuivi ma route vers Gorgora minuscule village balnéaire au bord du lac Tana dans l’objectif de traverser le lac en bateau mais je suis arrive trop tard pour le bateau hebdomadaire. J’ai passe une belle soirée sur le bord du lac, longues discutions avec le prêtre en charge de la très belle église de Gorgora, puis dîner avec un ancien fonctionnaire, poissons frits du lac.





J’ai rejoins ensuite Bahar Dar aussi sur le lac Tana, lac dont le Nil bleu prend sa source à quelques kilomètres de là. Le Nil bleu fournit plus de 90% de l'eau du Nil. Je suis donc remontée jusqu'aux sources du Nil, je dois maintenant rejoindre la mer rouge.

L’hôtel Ghion est un havre de pays mais le manager un homme exécrable, la façon dont ils traitent ses employés est limite supportable, j’ai donc abandonné le projet des montagnes du Siemens pour partir pour Lalibela. J’ai néanmoins rencontre dans cet hôtel, Ekki un des voyageurs du bateau entre l’Égypte et le Soudan.

J’ai adore les routes d’Ethiopie, les paysages montagneux y sont vraiment tres beau mais il y a surtout ces hommes et ses femmes marchant sur les routes, seuls en groupes avec des chevres ou des vaches ou un ane, avec des charges enormes sur le dos ou simplement équipe d’un bâton de pèlerin sans même une besace. J’aurais bien aime prendre la route en marchant mais ce n’est pas huit mois qu’il me faudrait...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tes photos sont absolument magnifiques et tes récits incroyables ! Nous sommes rassurées, tu n'as pas changé : nous remarquons que tu es toujours bien coiffé, bien habillé,ton petit polo lacoste en Ethiopie So Cute, en revanche le rasage laisse à désirer !!!!

Gros bisous!

Isabelle et Quitterie