A mes très chers grand-parents, Georges et Christiane de Quillacq.
"N'ayez jamais peur de vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hazard, à la chance, à la destiné, partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres expériences, le reste vous sera donné de surcroît." Henri de Monfreid.

Le Voyage

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L'Itinéraire présumé. Tout peut changer

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mardi 1 mai 2007

Bandar Abbas - Chiraz - Persepolis

La chaleur était vive et le soleil éblouissant a la sortie de la douane Iranienne sur le port de Bandar e Abbas, grand port Iranien depuis la guerre Iran - Irak.
Les formalités ont été simples et rapides et les douaniers et policiers cordiaux. Pour mes deux compagnons afghans, Hadji et Bashir, le passage a été plus laborieux, les afghans sont les travailleurs immigrés de l'Iran et comme chez nous, ils sont soumis aux mêmes difficultés.
Nous avons rejoins la gare routière ensemble, ils prenaient la direction de Mashad et moi de Chiraz. La grande cours devant la gare était remplie d'une population bigarrée a l'image de la ville. Les iraniens de Bandar ont des origines des plus diverses, certains sont noirs aux visages de Somaliens, les femmes sont très belles, d'autres sont d'origine arabe et leurs femmes les plus vielles surtout portent des masques couvrant leur visage, d'autres ont les yeux bleus ou verts, certains disent qu'ils sont les descendants des portugais installes très longtemps sur les rives du golfe Persique et en particulier a Ormuz, d'autres bandaris ont le visages des fars, très bruns a la peau clair et a la pilosité dense. Il y a aussi les afghans le visage plus carre et les pommettes saillantes avec un regard plus oriental.
Lorsque nous avons pénétré dans le hall gare, j'ai été surpris par le hurlement au nom des villes d'Iran des vendeurs espérant attirer le client. Il est amusant de regarder les passagers interloques et d'essayer de deviner quel sera leur choix. Mes amis afghans se sont chargés de me trouver un bus. Ils m'ont ensuite invite a déjeuner dans une rue couverte derrière la gare, puis ils m'ont laisses non sans inquiétude.
Je suis parti visiter Bandar et un taxi collectif m'a déposé dans un café internet ou une bande de jeunes, jeans Desiel et tee-shirt branches m'ont offert a boire, offert internet et m'ont explique comment surfer sur les sites interdits en Iran.
J'ai rejoins la gare, des hommes m'ont invite a boire un thé, un autre plus vieux et un peu fou m'a parle de Victor Hugo, Jean-Paul Sartre et de Brigite Bardot. Un autre âge d'autres références, jusqu'à maintenant j'avais surtout eu droit a Zidane et Chiraс. Il a ensuite entonne un chant anglais "God is the Greatest". J'ai quite ce beau monde avec un stylo et un porte-cle offerts par un commercant, une copie du verse du Coran sur Marie et le test de God is the Greatest. L'accueil sur les rives d'Iran a ete plus que chaleureux.



Apres une nuit sur le bateau, j'ai donc enchaine par une longue nuit de bus jusqu'a Chiraz. Deux etudiants Iraniens passionnes de politique internationale, m'ont pose plein de questions sur la campagne electorale francaise qu'ils avaient suivie dans les journaux. Leur soutien etait total pour Segolene, representant pour eux l'option la plus democrate et la plus juste pour le peuple. Ils m'ont parle plus discretement de leur propre president, Mahmoud Ahmadinejad, pensant qu'il maintenait les Iraniens dans une certaine pauvrete, un peuple dont la principale preocupation est de trouver du travail et de nourrir sa famille se soucit peu des libertes. Il pense que cet homme est "fou" mais que Bush ne vaut pas mieux, ils n'ont pas manquer de rappeller que les gouvernements europeens et americians ont soutenu Sadam pendant la guerre Iran-Irak, guerre qui semble avoir profondement traumatise les Iraniens.

Je suis arrive a Chiraz a l'aube, le temps de me reposer un peu, puis je suis parti a la visite de cette ville moderne qui conserve quelques tres beaux monuments laisses par la dynastie Zand qui en avait fait leur capitale, de tres beaux parcs, un bazar tres vivant et le tombeau du poete Hafez qui accueille tous les soirs une foule venue lui rendre hommage en recitant des poemes :

" Ses longs cheveux étaient dans le désordre, son visage était chaud et couvert de rosée, ses lèvres souriaient, son col de chemise tombait légèrement à part
elle chantait une poésie d'amour, elle avait un gobelet de vin à sa disposition et elle était légèrement hors de contrôle ses beaux yeux étaient belliqueux et ses lèvres exprimaient des regrets
Elle est venue la nuie passée à minuit à mon chevet et s'est assise Elle approcha sa tête à mon oreille et avec une voix douce elle m'a dit :
"Ah,
mon amoureux fidèle, êtes vous somnolent ? Un amoureux à qui un vin si nocturne est offert est infidèle à l'amour s'il ne devient pas un adorateur de vin
O Puritains, éloignez vous et ne blâmez pas les Libertins qui boivent du vin jusqu'à la lie
puisque à part l'amour, aucun cadeau ne nous a été fait au premier jour du monde"

Le rythme des villes de province ressemble a la vie dans le sud de l'Europe, apres 13h la ville s'endort, puis vers 17h les boutiques ouvrent a nouveau et la ville se remplit de promeneur ou de familles venues manger une glace sur les pelouses de la ville. La vie y semble douce et agreable.


Mais Chiraz c'est aussi a quelques kilometres de Persepolis, ville mythique de l'antiquite conquise par Alexandre. Il en a vole le fabuleux tresors dont la legende raconte qu'il fallu plus de 3000 chameaux pour le transporter. Quelques temps apres, le feu a ravage ce santuaire, les archeologues restent partages sur la responsabilite d'Alexandre.
Ce que le feu n'avait pas detruit les archeologues europeens l'ont emporte dans leurs musees. Le musee de persepolis et celui de Teheran font pale figure a cote des collections du Louvre.
Le site concerve neanmoins une certaine majeste avec ses escaliers monumentaux, les quelques porches massifs et magnifiquement sculptes de taureaux ou de chevaux et surtout les bas-reliefs tres bien conserves. Le plus beau etant celui qui represente les delegations de l'empire perse, ethiopiens, arabes, thraces, indiens, parthes, elamiutes, medes... venues porter leur tribut a l'empereur achemenide. On imagine assez bien la beaute du site et l'extreme finesse de son architecture.


Les tombeaux sculptes des rois Darius 1 et 2 et de Cyrus dans la falaise non loin de Persepolis sont aussi remarquables. Le site rappelle Myra en Turquie et ses tombeaux Lyciens.

Le soir meme, je repris la route pour Yazd. Mon voyage en Iran fut une course, mon visa Turkmene me laissant que 10 jours.


Cliquer sur le lion pour voir les autres photos.

1 commentaire:

Iskander a dit…

Alexandre le Grand et ses compagnons, ivres, auraient mis le feu « par erreur » au palais de Darius.

Cet incendie est plus vraisemblablement un geste politique d’Alexandre. En détruisant le symbole de l’Empire perse, il permet autour de sa personne l’éclosion d’un monde nouveau qui mêle Orient et Occident : l’hellénisme.